Boutelleau, Laiterie de Guéry, Barbezieux-Saint-Hilaire (16)

16 boutelleau entete guery

LAITERIE, FROMAGERIE, DOMAINE DE GUÉRY, BARBEZIEUX, SAINT-MÉDARD (16)

Boutelleau, un nom indissociable du Cognac :

Le Guéry dont nous reproduisons ci-dessus la photographie, appartient depuis 1789 à la famille Boutelleau, dont la marque de cognac et fine-champagne est aussi renommée que la laiterie qui est adjointe à ce vaste domaine de 43 hectares, et qui a porté la renommée des beurres des Charentes à travers le monde. Le Guéry est situé au pied des collines de la Grande Champagne, célèbre par la finesse sans rivale de ses crûs. Les résultats agricoles obtenus par M. Boutelleau ne tardèrent pas à attirer l'attention des agronomes les plus connus. Dans la séance du 24 mars 1887, à la Chambre des Députés, M. Frédéric Passy signalait avec raison l'exemple des cultures du Guéry. L'Œuvre de M. Pierre Louis Boutelleau (1793-1868), commencée par ses aïeux et poursuivie de génération en génération depuis plus d'un siècle, mets en lumière la victoire éclatante du travail associé à la science. - La parole de M. Frédéric Passy eut un grand retentissement et de nombreuses éditions du mémoire de M. Boutelleau, signalé à la Chambre par le savant économiste s'épuisèrent rapidement, tant il avait excité la curiosité dans le monde agricole. Cette industrie laitière, n'a pas empêché la distillerie qui se trouve au château de continuer de produire, (ce qu'elle faisait depuis 1789) ce qu'il y a de meilleur en cognac, et, si l'on consulte la statistique officielle, on constatera que sur plus de 300 maisons s'occupant de ce commerce, la maison Boutelleau se place parmi les premières à côté de celles, qui, dans le langage commercial portent le nom de "leading houses"

L'apparition du phylloxéra vers 1888 faisant craindre, dans un temps prochain, la rareté des bons produits, la Maison Boutelleau et Cie acheta et emmagasina à cette époque un stock considérable des vieilles Eaux-de-Vie de Grande Champagne, dans le but de les livrer aux consommateurs, plus tard, lorsqu'il deviendrait difficile de s'en procurer. C’est ainsi que Boutelleau et Cie a établi en 1909 une succursale à Paris, 3, rue Taibout, où les vrais amateurs des meilleurs crus charentais, s'adressent en toute sécurité pour leurs approvisionnements de premier choix, et jamais leur confiance n'a été déçue. Depuis 1849, cette célèbre maison a obtenu de nombreuses récompenses dans les expositions et concours agricoles. En 1861 et 1862, à Angoulême la médaille d'or au concours des eaux-de-vie charentaises; En 1876, la plus haute récompense lui fut décerné à l'exposition de Philadelphie; c'est à Anvers (1885), Liverpool (1886), Cologne (1888), que triomphe cette marque si réputée dans le monde entier. Enfin en 1888, Edmond Boutelleau, père du chef actuel de la maison, était fait chevalier de la Légion d'Honneur. En 1889, la maison obtenait un rappel de médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris, récompense qu'il avait déjà eue en 1878. Grand prix à Paris (1900), Liège (1905), Milan (1906). M. Gustave Bouteleau tout comme son père, -vingt ans plus tôt, était fait en 1908 chevalier de Légion d'Honneur.. La maison fut classée hors concours à St-Louis en 1904; Bordeaux 1907 et Londres 1908, M. Boutelleau ayant été désigné comme membre du jury ; ce qui est la plus haute marque de confiance qui puisse être donnée par ses pairs à un commerçant ou un industriel, et cette désignation était de toute justice.

C’est en 1868, à la mort de son père que Gustave Boutelleau devient l’unique propriétaire du Domaine des Guéris. La presse locale relate les obsèques de M. Boutelleau père, ancien maire de Saint-Médard & vice-président d’honneur du comice agricole de l’arrondissement de Barbezieux : une foule immense composée de tous les habitants des campagnes voisines et grossie encore par un grand nombre de personnes accourues de la ville composait le cortège. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Challe, sous-préfet de Barbezieux, président du comice, Gillet, maire actuel de Saint-Médard, Meslier, avocat, vice-président du comice et conseiller général de la Charente, Hillairet, notaire, membre du conseil d’arrondissement. A l’église, M. Le curé de Barbezieux, dans une allocution touchante, a d’une voix émue, retracé les nobles qualités et les vertus du défunt. Au cimetière, M. Le sous-préfet, M. Meslier et M. Rochard, l’un des secrétaires du comice, ont prononcé le discours que nous reproduisons et qui nous dispensent de tous nouvels éloges envers une mémoire qui a été si justement appréciée.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 03/04/2022