Laiterie de Vervant (17)
LAITERIE COOPÉRATIVE DE VERVANT (17). par Marcel Gousseau.
La Laiterie Coopérative de Vervant fut fondée le 1er juin 1892, devenant ainsi la seizième laiterie établie en Charente-Inférieure, après celle d’Andilly, créée en janvier de la même année. En cette fin du 19ème siècle la coopération est en plein essor, cette expansion perdurera jusqu’au début des années 1940.
LES BÂTIMENTS :
Trois bâtiments bien distincts formaient le corps de cette laiterie dont les machines fonctionnaient à la vapeur: Un bâtiment de laiterie, avec son quai de réception couvert dun toit en terrase en béton armé, un laboratoire en moellon enduit, des salles de fabrication, un logement en moellon de calcaire enduit avec toit en ardoise et un bureau, un bâtiment abritant des installations frigorifiques pour le stockage des produits frais, enfin un important bâtiment abritant deux porcheries pouvant abriter 2000 cochons, ainsi qu’un logement pour le porcher qui habitait dans l’enceinte de la laiterie. D’importants travaux d’agrandissement seront entrepris en 1928.
Des travaux de revêtement d’étanchéité sont réalisés sur le toit terrasse de la laiterie en 1941, par la société Mines de Bétume et d’Asphalte du Centre. Vers 1952, construction d’un hangar de l’autre côté de la rue avec les indemnités de guerre.
LA VIE DE L'ENTREPRISE :
En 1895 (juillet), les comptes semblent être deficitaires de 1450 francs, les dirigeants découvrent que le jeune comptable de 28 ans, Léon Audonneau aurait détourné plus de 6000 francs. La police est prévenue, mais le comptable est en fuite. En 1901, le président de la laiterie Coopérative de Vervant est Monsieur H. Clerjeaud. Celui-ci adresse une lettre à un adhérent, Monsieur Pierre Poitevin, propriétaire à Aumagne pour l’informer que la laiterie ne prendra plus livraison de son lait suite à des analyses, sans que pour autant le lait ne soit mouillé. Le mardi 15 mars 1932, à 14h, la laiterie de Vervant organisait à son siège une adjudication de sérum provenant de la fabrication de caséine, entrée en jouissance le 1er mai 1932. Les adhérents ou sociétaires de la laiterie étaient assurés contre la mortalité des vaches. Dans les années 1930, Monsieur Bordessoulles, ancien élève de l’Ecole Nationale Industrie Laitière (E.N.I.L) à Surgères est directeur de la laiterie. Il était le père de sept enfants.
En 1931, à la lecture de la rubrique naissances d’un journal local, nous apprenons que Monsieur Morillon, le sympathique employé de la laiterie de Vervant, devient le père de deux jumeaux. Le 27 juin 1937, une assemblée générale extraordinaire devait se tenir pour la modification des statuts, mais n’ayant pas réuni le quorum nécessaire, cette assemblée est reportée au dimanche 11 juillet 1937 à 14h précises. La Laiterie Coopérative de Vervant était adhérente à l’Association Centrale des Laiteries Charentes-Poitou.
La laiterie de Vervant commercialisait du lait pasteurisé en poches plastiques, ainsi que du beurre et de la caséine. Une dizaine de laitiers ramassaient quotidiennement entre 15 et 20.000 litres de lait dans la région. En 1900, à l’Exposition Universelle de Paris, la beurrerie de Vervant obtient le 3ème prix. En 1909, au Concours Général Agricole de Paris, elle est récompensée par une médaille d’argent, et d’une médaille d’or à l’Exposition Nationale du Travail, sans oublier l’Exposition de Turin où elle obtient un diplôme de Grand Prix. Le dernier directeur connu de cette laiterie fut Monsieur Guéry. L’usine cessera toute activité et fermera définitivement ses portes vers1966/1967. (Un habitant de la commune pense cependant que l’activité s’est arrêtée en 1972). La collecte du lait dans ce secteur sera reprise par la Laiterie Coopérative de Tonnay-Boutonne située à une vingtaine de kilomètres.
Série de quatre photos de la Laiterie Coopérative de Vervant prises par Marcel Gousseau en 2009. En-haut à gauche, logement patronal occupé par le directeur. En-haut à droite bâtiment de la laiterie devenu atelier communal. En bas à gauche, quai de réception, et à droite l'ancienne porcherie qui pouvait abriter jusqu'à 2000 cochons et qui appartenait à l'époque à M. Bordage André de Perigny.
Marcel Gousseau, ancien éléve de l'ENIL [Camembert-Museum,1ère publication, le 11 septembre 2020]
Date de dernière mise à jour : 08/01/2024