Laiterie Beurrerie Coopérative de Muron (17)

17-Muron-2 (Laiterie,Beurrerie,Fromagerie)

LAITERIE COOPÉRATIVE DE MURON, CHARENTE-MARITIME 17BD

Une association dite Laiterie Coopérative de Muron a été formée entre un certain nombre de propriétaires de la commune de Muron et des communes avoisinantes. En 1890 la laiterie Coopérative de Muron est fondée. L’usine fonctionnera au charbon pendant plusieurs décennies. Les statuts sont adoptés par les sociétaires fondateurs de ladite société. Deux porcheries sont construites, dont l’une sera démolie quelques années plus tard. En 1912, d’importants travaux sont confiés et effectués par une entreprise locale, la société Certeau & Marchais pour la construction d’une nouvelle beurrerie, d’une caséinerie et d’un bureau pour abriter un service de commandes, un laboratoire d’analyse du lait et un comptable. Le premier comptable de la laiterie est Monsieur Albert Arsandeau, né en 1862 à Muron. Au sujet de M. Arsandeau nous savons aussi que voulant intervenir au mois de décembre 1899, sur un tube de la machine à vapeur ayant éclaté et se précipitant pour y remédier, il heurta un chien et dans sa chute il se fractura la jambe. En 1903, Monsieur Colas, 55 ans, fermier d’une porcherie annexée à la Laiterie Coopérative de Muron, va décéder suite à un accident sur la route de Surgères. Cette même année, une chaudière Pilter est mise en service. En 1906, Monsieur ROLLAND Georges, né le 23 septembre 1864 à Muron , occupe le poste de contrôleur à la beurrerie. M. Brizard Clément est beurrier. RICHARD Émile et Audigé Maurice sont ramasseurs de lait. Une vingtaine d’ouvriers et employés y travaillent dans les années 1920.

En 1898, La Laiterie Coopérative de Muron est opposée à un sociétaire du nom de Monnerie qui aurait livré du lait mouillé. Invoquant l’article 11 des statuts : « Le conseil peut pour des raisons graves, dont il est le seul juge, prononcer l’exclusion d’un membre qui aura employé la fraude, en livrant des produits falsifiés ou de mauvaise qualité, et lui infliger en outre une amende fixée à 500 francs, sans préjudice de l’art». Monnerie rejette la sanction et les deux parties se retrouvent devant les tribunaux. Le diffèrent remonte cependant au 02 septembre 1892, quand M. Boutineau, vérificateur de la laiterie de Muron se présenta à la ferme de M. Monnerie. Et c’est là que le lactomètre confirma la présence de 20 pour cent d’eau mélangée au lait. Le vérificateur préleva trois échantillons qui furent cachetés dont l’un remis à l’intéressé, et des analyses faites par un organisme indépendant allaient confirmer les résultats des prélévements.

Durant la Seconde Guerre mondiale, fabrication de fromages frais principalement vendus et expédiés à Paris par voie de chemin de fer. Dans les années 1950 est construit un atelier pour la fabrication de poudre de lait selon le procédé Hatmacker, qui consistait à sécher le lait en le déversant en fin rideau sur des cylindres chauffés à 150 degrés qui tournent lentement. Le lait est ensuite raclé. Et puis quelques récompenses : Médaille d’argent pour ses beurres en 1892 (Concours Général Agricole de Paris). Diplôme de médaille d’argent grand module en 1935 (Concours Général Agricole de Paris).

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Au milieu des années 1950, la petite ferme des débuts commence à ressembler à une vraie usine. On y fabrique du beurre, de la poudre de lait et de la caséine. La cheminée d'usine est démolie vers 1960 et la chaufferie transformée. Après la cessation d'activité vers 1968, les bâtiments seront rachetés par une entreprise de travaux publics.

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 18 septembre 2021]

Date de dernière mise à jour : 18/09/2021