Laiterie Coopérative de la Mélusine (86)
LAITERIE FROMAGERIE COOPÉRATIVE DE LA MÉLUSINE [CLOUÉ 86P]
La Laiterie Fromagerie Coopérative de la Mélusine, est justement renommée pour la qualité de ses produits. Elle a pris la suite d’une laiterie industrielle qui avait été fondée en 1905.
Une première coopérative fut organisée en 1906. Mais, rapidement, la nécessité d’une réorganisation se fit sentir et c’est en octobre 1910, qu’eut lieu l’assemblée constitutive de la société Coopérative actuelle. Les débuts furent assez modestes : on ne traitait guère plus d’un million de litres de lait par an. En 1930, la quantité totale traitée approchait de cinq millions de litre. La société a grandi peu à peu, malgré un temps d’arrêt causé par la guerre. Ce fut d’abord l’adjonction d’une station d’écrémage dans la région de Couhé, à Vaux. Celle-ci n’a cessé de nécessiter des agrandissements successifs et devra sans doute être réinstallée de façon à faire face à l’obligation de traiter des quantités de lait croissantes,
C’est à la fin de la guerre, que la direction jugea utile d’essayer la fabrication des fromages. L’essai fut heureux, et l’on dut rapidement construire un bâtiment assez vaste pour contenir salle de fabrication et séchoirs. C’était rendre un grand service aux sociétaires, presque tous propriétaires de ces chèvres poitevines avec le lait desquelles sont préparés les fromages renommés de Couhé et de Lusignan. Mais les travaux de la ferme absorbent de plus en plus le temps des ménagères et elles sont heureuses de pouvoir confier à la laiterie le soin d’une fabrication aussi délicate. La préparation du camembert absorbe en hiver les quantités de lait entier dont la coopérative dispose. Une organisation provisoire rend possible l’utilisation en caillebotte, lorsque les cours de celle-ci le permettent, du lait écrémé que les sociétaires n’utilisent pas. Mais la fabrication principale poursuivie est celle du beurre. Installée sur une source abondante, qui loin des agglomérations, donne une eau fraîche, limpide, à l’abri de toute contamination, la coopérative fabrique un beurre fin de première qualité, et se conservant frais très longtemps, même pendant les étés les plus chauds. Aussi a-t-il obtenu de nombreuses récompenses, et récemment encore en 1929, une médaille d’or au concours général agricole à Paris. Fabriqué avec le lait des vaches parthenaises qui ont fait la renommée des beurres du Poitou, le beurre de la Mélusine, dont un kilo est fait avec environ 19 litres de lait est déduction faite de la consommation locale qui en absorbe une notable proportion, fort apprécié des consommateurs de la région parisienne.
Ceux-ci, qui ont montré par leur fidélité combien ils appréciaient ce beurre, auront maintenant, si cela était nécessaire, une garantie de plus de recevoir de recevoir toujours une marchandise impeccable. La Mélusine a en effet, adhéré au Syndicat de la marque ULAC, créé récemment par l’Association Centrale des Laiteries de Charente et du Poitou. Ce syndicat, par des contrôles fréquents s’assure de la qualité des produits et n’autorise à vendre sous sa marque que des beurres de qualité irréprochable. On se rendra compte de l’importance sociale et économique de la Laiterie fromagerie coopérative de la Mélusine, lorsqu’on saura que la somme répartie en 1930, entre ses 1500 sociétaires, au prorata de leurs livraisons de lait, approchait de quatre millions.
R. de Laulanié, Ingénieur agronome, Président de la Laiterie Coopérative de la Mélusine. (1931).
Date de dernière mise à jour : 15/02/2024