Durand-Lecacheux (Habloville 61)
FROMAGERIES DURAND-LECACHEUX puis CAREL-ANNÉE à HABLOVILLE
Marie Lecacheux (1884-1915), née à Nécy (61), apprend la fabrication du fromage avec sa mère Céline à Brieux (61) où cette dernière a créé vers la fin des années 1890 une fromagerie au moulin Foulon. En 1904 Marie épouse à Nécy, Georges Durand (1879-1912) originaire de Sevrai (61)
Lejeune couple Durand-Lecacheux s'établit à Habloville (61) dans une ferme au lieu-dit « La Féverie » (aujourd'hui 15 rue Pirouet) précédemment occupée par Alphonse Carel agriculteur. C'est là qu'ils sont recensés en 1906 en tant que fromagers. Céline Olive, épouse Lecacheux, qui a suivi le couple y exerce toujours le métier de fromagère. Un seul domestique est noté à leur service. Il est très probable que ce soit le jeune couple qui a fait aménager une fromagerie dans un bâtiment. Des fenestrons avec entourages en brique sont percés pour créer un hâloir à l'étage, ainsi que des portes et des étals en brique pour la fabrication et l'égouttage des fromages au rez de chaussée.
Le lait est collecté dans les fermes du voisinage avec une carriole. Le marché du mardi à Argentan permet d'écouler une partie conséquente de la production de beurre et de fromage. *1 Les affaires semblent prospères puisque lors du recensement de 1911 l'exploitation comptent sept personnes. Cinq sont fromagers dont le couple Durand, Céline et Charles Lecacheux (qui - a 70 ans- a rejoint le reste de la famille) et une jeune femme, Cazilda Bouvet née en 1891 au Ménil Hermei (61). Joseph Bigot de Saint Rémy au Plain (35) est déclaré en tant que laitier. Un aide de culture complète le personnel.
Les années qui suivent sont des années de deuil, Marie perd son époux en août 1912 puis quelques jours quelques jours plus tard son père Charles. Elle même décède en avril 1915 puis sa mère Céline en octobre 1916. Le couple Durand-Lecacheux n'ayant pas eu d'enfant, l'héritage échoit à Olive Pierre-Jean-Baptiste, gendarme à la Clayette, en Saône-et-Loire. Il va rapidement céder à Henri-Raoul Carel, propriétaire-cultivateur résidant au Renouard, (61) le fonds de commerce de fabricant et marchand de fromages, que Madame Lecacheux exploitait à Habloville. L’acte est passé devant Me Pelchat, suppléant Me Zimmermann, notaire à Habloville, le 03 décembre 1916. L’entrée en jouissance du bien est fixée au 15 novembre 1916. *2
Marie Lecacheux (1884-1915), née à Nécy (61), apprend la fabrication du fromage avec sa mère Céline à Brieux (61) où cette dernière a créé vers la fin des années 1890 une fromagerie au moulin Foulon. En 1904 Marie épouse à Nécy, Georges Durand (1879-1912) originaire de Sevrai (61) Lejeune couple Durand-Lecacheux s'établit à Habloville (61) dans une ferme au lieu-dit « La Féverie » (aujourd'hui 15 rue Pirouet) précédemment occupée par Alphonse Carel agriculteur. C'est là qu'ils sont recensés en 1906 en tant que fromagers. Céline Olive, épouse Lecacheux, qui a suivi le couple y exerce toujours le métier de fromagère. Un seul domestique est noté à leur service.
Il est très probable que ce soit le jeune couple qui a fait aménager une fromagerie dans un bâtiment. Des fenestrons avec entourages en brique sont percés pour créer un hâloir à l'étage, ainsi que des portes et des étals en brique pour la fabrication et l'égouttage des fromages au rez de chaussée. Le lait est collecté dans les fermes du voisinage avec une carriole. Le marché du mardi à Argentan permet d'écouler une partie conséquente de la production de beurre et de fromage. *1 Les affaires semblent prospères puisque lors du recensement de 1911 l'exploitation comptent sept personnes. Cinq sont fromagers dont le couple Durand, Céline et Charles Lecacheux (qui - a 70 ans- a rejoint le reste de la famille) et une jeune femme, Cazilda Bouvet née en 1891 au Ménil Hermei (61). Joseph Bigot de Saint Rémy au Plain (35) est déclaré en tant que laitier. Un aide de culture complète le personnel.
Les années qui suivent sont des années de deuil, Marie perd son époux en août 1912 puis quelques jours quelques jours plus tard son père Charles. Elle même décède en avril 1915 puis sa mère Céline en octobre 1916. Le couple Durand-Lecacheux n'ayant pas eu d'enfant, l'héritage échoit à Olive Pierre-Jean-Baptiste, gendarme à la Clayette, en Saône-et-Loire. Il va rapidement céder à Henri-Raoul Carel, propriétaire-cultivateur résidant au Renouard, (61) le fonds de commerce de fabricant et marchand de fromages, que Madame Lecacheux exploitait à Habloville. L’acte est passé devant Me Pelchat, suppléant Me Zimmermann, notaire à Habloville, le 03 décembre 1916. L’entrée en jouissance du bien est fixée au 15 novembre 1916. *2
Si Henri Carel est né en 1881 au Renouard dans la région de Vimoutiers, son grand-père Jean est, quand à lui, né à Habloville en 1818. Son père Césaire décède quand il a 13 ans . Au moment où il est appelé au service militaire avec la classe 1901,il habite avec sa mère aux Autels saint Bazile (14) d'où elle est originaire. En raison d'un état de santé fragile Henri est ajourné à 3 reprises entre 1902 et 1903.
En février 1907 Nicolas Fleuriot- fabricant de fromages - maire du Renouard et officier du mérite agricole procède à son mariage avec Alice Année (1885-1930) fille de Désir Année lui aussi fromager sur la commune. Henri réside également au Renouard. C'est là que naît leur fille Eliane en 1908
Sa fiche militaire indique sans plus de précision qu'en 1910 Henri Carel est à l'usine Laniel de Saint Germain du Livet (14) mais le recensement de 1911 précise que lui et Alice y sont débitants au lieu-dit « La Filature », siège de l'importante filature Bénard. Au moment de la déclaration de guerre sa fiche militaire mentionne qu'en août 1914 il est de retour au Renouard. Au cours de la Grande Guerre, bien qu'autrefois ajourné à plusieurs reprises , Henri Carel est mobilisé en avril 1915 mais maintenu en raison de son état de faiblesse dans les services auxiliaires. En septembre 1917 il est pourtant versé au 36ème RI caserné à Caen (14). Démobilisé en février 1919 il rejoint Habloville.
Du fait de la mobilisation d'Henri Carel pendant 4 années, les activités de la fromagerie Carel-Année n'ont probablement pas pu connaître un développement important. Le couple se séparant en 1921, l'exploitation de la fromagerie n'aura duré que peu de temps.
Henri décède à Vimoutiers en 1922 à 38 ans et Alice au Renouard en 1930 à 45 ans. Aussitôt actée la cessation de l'activité du couple Carel-Année, la Société Laitière des Fermiers Normands dont le siège est à Couliboeuf (14) installe dès 1923 à la Féverie, Marcel Ruault préalablement employé à la fromagerie de Brieux. Il exerce en tant que laitier afin de récupérer la clientèle de fournisseurs de lait pour le compte de la SLFN. Cette activité est confirmée par l'inventaire de 1926, mais cesse vers 1928 puisque Marcel Ruault est installé à cette époque dans une ferme à Marmouillé (61).
En analysant l'illustration de l'étiquette de la fromagerie Henri Carel- Alice Année d'Habloville, les similitudes sont frappantes entre le dessin en perspective des bâtiments de la ferme et ceux encore existants à ce jour. La ferme qui appartient aujourd'hui à un couple d'anglais présente en façade nord 4 fenêtres semblables à celles des hâloirs. En réalité ces percements ne sont pas ceux d'origine. Dans le cadre de la restauration des bâtiments et du ré-agencement de la disposition des pièces, l'architecte a repris pour de nouveaux percements l'esprit des fenestrons du hâloir mais en substituant aux briques originelles des entourages en pierre de taille calcaire.
Sources: (1) Inventaire des métiers au fil du temps à Habloville. Stéphane Goulard. 2017 (2) Annonces légales parues dans le Journal de l’Orne, édition du 16-12-1916 & 23-12-1916 (Communication Serge Schéhadé 2017). (3) Recensements de la population. (4) Registres d'Etat civil. (5) Recherches Lebec Michel 2016-2017. (6) Entretien et documentation personnelle : Atkins Fiona (2017)
Recherches et rédaction 2015-2017. Gérard CLOUET (Camembert-Museum, publication du 30-11-2017)
Nouvelle mise à jour le 02 novembre 2018.
Date de dernière mise à jour : 21/01/2020