Bédaride Louis (52)

52-Bedaride (meuse)

FROMAGERIE LOUIS BEDARIDE FILS  [MEUSE 52]

Louis Bédaride était fromager à Meuse, en Haute-Marne. Il est né le 26 avril 1875 à Enfonvelle. Il est le fils de Jean-Baptiste Bédaride, emboucheur, fruitier et fromager. En 1902 (19 avril) Il épouse Mlle Breuillot Mathilde, née en 1882, à Buissières-lès-Belmont. En 1903 (25 janvier) naissance de leur fille Marguerite. Celle-ci épousera René Bouvier en 1924, à Bussières-lès-Belmont. Elle décède le 27 octobre 2002, à Dijon. 1905 (10 mars) naissance de leur fils André Alexandre. Celui-ci épouse Steichen Raymonde. Marié à Langres, le 10 janvier 1938. Séparé de corps le 25 janvier 1963. Décède le 22 juillet 2001 à Langres.

Louis Bédarride est nommé Chevalier du Mérite Agricole, le 29 janvier 1907, il est alors fabricant de beurre et fromages à Meuse (52), créateur d'une laiterie fromagerie modèle, et avait obtenu de nombreuses récompenses dans les concours.

Selon le recensement du 12-03-1906, Louis Bédaride employait : Magnier Marie, née en 1882, à Saint-Vallier (domestique), Frayermouth Joseph, né en 1888, à Dammartin (domestique), Meyer Paul, né en 1887, à Zurich (domestique), Prévot Maurice, né en 1887, à Paris (domestique). En 1914 (22 août) Louis Bédaride, lieutenant de réserve, adjoint de la 17ème compagnie du 221ème régiment d’infanterie de ligne, est tué au combat, en défendant le Col de Sainte-Marie. Lieutenant officier d'un courage simple et tranquille, il était aimé de sa troupe et estimé de ses chefs. Le 22 août 1914, a porté son unité à la contre-attaque avec un élan admirable. Mort des suites de ses blessures, croix de Guerre avec palme.

Pollution & Eaux Résiduelles en 1913 : De Meuse à Provenchères, les 16, 17, 18, 19 et 20 juin 1913, une grande quantité de poissons étaient trouvés morts dans la rivière Meuse, en aval de la fromagerie de M. Louis Bédaride, qui est poursuivi pour empoisonnement involontaire de cette rivière, par l’Administration des Eaux et Forêts. Huit témoins viennent déposer. C’est d’abord M. Michel Octave, garde-forestier à la résidence de Monaco, près Provenchères, qui déclare avoir constaté, le 20 juin, au cours d’une tournée le long de cette rivière, que l’eau était toute noire en aval de la fromagerie, et qu’elle dégageait une odeur insupportable de pourri, double chose qu’il n’avait pas remarquée en amont de la fromagerie. Ayant aussitôt procédé à une enquête — dit M. Michel — je m’aperçus que l’eau du bief de M. Bédaride présentait la même couleur, et sentait le même goût. M. Defert, maire de Meuse, autre témoin, prélevait, le 17 juin, un échantillon de cette eau, mais pas dans les formes légales exigées par la loi. M. Defert fit les mêmes constatations que celles du garde, ajoutant — comme ce dernier — que pareil fait s’était produit en 1907, et qu’une grande quantité de poissons avait déjà péri. M. Béguinot, garde général des Eaux et Forêts, se rendit en compagnie de son chef, M. Barbillat, inspecteur des Forêts, faire une enquête sur place, au cours de laquelle des échantillons d eau furent prélevés, en aval et en amont de la fromagerie, ainsi que des mousses, dues à des matières organiques, prises tant dans le lit de la rivière que dans le bief de M. Bédaride. L’analyse de ces échantillons d’eau a accusé la présence de 2 % d’azote, pour celle prélevée en amont de la fromagerie et 7 % pour celle prélevée en aval de celle-ci. Trois autres témoins, MM. Belloir Émile, (meunier), Horiot, (cafetier) et Perrot, de la ferme de Domphale, font des dépositions à peu près identiques à celles ci-dessus rapportées. M. Perrot, qui déclare en outre que ses domestiques ont pris du poisson avant que celui-ci ne soit mort, s’entend prévenir que des poursuites seront exercées contre eux, très prochainement. Puis viennent, après le brigadier de gendarmerie de Montigny, qui a été lui aussi appelé à ouvrir une enquête, deux témoins à décharge. C’est d’abord M. Henriot Auguste, qui, répondant à une question posée par M. Maranget, défenseur de M. Bédaride, déclare que l’eau, en amont de la fromagerie, sans sentir aussi fort qu’en aval, était néanmoins également corrompue. D’après ce témoin, l’eau aurait pu être polluée, par les matières que déversent dans la Meuse, et en amont de la fromagerie, les égouts de la commune et quelques cabinets d’aisance. D’autre part, M. Henriot dit ne pas être éloigné de croire que la rivière ait été volontairement empoisonnée trois individus, lors de l’empoisonnement de 1907, ayant été vus, en automobile, s’en aller avec plusieurs sac de poissons. L’autre témoin à décharge, M. Esprit Louis, dit avoir constaté que les poissons en aval de la fromagerie, et jusqu’à 300 mètres du bief, étaient très vigoureux et que, selon lui, c’était bien plus en aval de chez M. Bédaride que l’empoisonnement devait avoir eu lieu. Un autre témoin, M. Milliard, ingénieur des ponts et chaussées, qui fut chargé d’étudier la question, déclare que les poissons ont très bien pu périr du fait qu’à cette saison, l’eau manque beaucoup dans cette partie de la Meuse, ainsi qu’aux chaleurs qui les auront sûrement atteints. Tous les témoins ayant déposé, la parole est à M. Barbillat, inspecteur des Eaux et Forêts, lequel, en sa qualité de ministère public, demande la condamnation du prévenu, déclarant que sa culpabilité ne saurait faire aucun doute. En effet, dit M. Barbillat, l'analyse d’échantillons d’eau prélevée, dans le lit de la Meuse, en aval de la fromagerie de M. Bédaride, accusait la présence de 7 pour cent d’azote, constituée par des matières organiques nocives, qui ne pouvaient certainement provenir que des résidus du beurre fabriqué par le prévenu, puisque d’après une autre analyse d’eau prélevée en amont de la dite fromagerie, cette eau ne contenait que 2 % d’azote, quantité qui, en amont, n’y fit périr aucun poisson. Après une brillante plaidoirie de Maître Maranget, qui trouve tout compréhensible que l’eau, en amont, n’ait pas la même proportion d’azote, qu’en aval, puisque l’eau, en amont, a une profondeur bien supérieure à celle qui existe en aval, et un exposé très scientifique du prévenu qui, ancien préparateur chimiste, essaie de démontrer qu’il ne pouvait y avoir aucun élément nocif dans les résidus issus de ses fabrications, le tribunal renvoie le prononcé du jugement à huitaine.

Mort Au Combat : En 1914 (22 août) Louis Bédaride, lieutenant de réserve, adjoint de la 17ème compagnie du 221ème régiment d’infanterie de ligne, est tué au combat, en défendant le Col de Sainte-Marie, il est mort pour la France, à Sainte-Marie-aux-Mines, dans le Haut-Rhin, à l’âge de 39 ans ;

En 1966, la commune de Meuse fusionne ou change de nom pour devenir Montigny-le-Roi.

Serge Schéhadé [Camembert-Museum, le 12 mars 2019]

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/05/2022