Ah les Vaches !
AH ! LES VACHES ! par Michel Coudeyre.
Habituellement paisibles, d'un caractère, que par manque d'imagination, je qualifierais de bovin, la plupart des vaches qui s'exhibent sur nos étiquettes s'y font discrètes, humbles et modeste. Leur présence s'inscrit le plus souvent dans un décor bucolique. Elles y jouent sans barguigner l'emploi qui leur est dévolu depuis l'aube des temps.
Mais certaines de ces satanées ruminantes, animées de toute autre ambition ne se contentent pas de ces médiocres apparitions. La figuration même intelligente ne saurait leur suffire. Elles veulent s'affirmer comme des personnages à part entière, de premier plan. Elles veulent jouer les premiers rôles, tirer la couverture à elles, quitte à se comporter parfois de façon très discutable.
Je ne parle pas ici de celles qui rient à tout propos, qui arborent pour se faire remarquer des boucles d'oreilles très particulières, ou de celles beaucoup trop sérieuses pour être tout à fait honnêtes. Non, je veux mettre l'accent sur les revêches, les caractérielles, les récalcitrantes de tout poil. Celles ou ceux qui se sont levés de la patte gauche, car les mâles, même très minoritaires, ne sont pas les moins énervés ! Bien sûr ces mauvaises manières laissent parfois la place à des attitudes plus urbaines. Grâce soit rendue à ces authentiques campagnardes. Les plus accommodantes, gourmandes, coquettes, jouant parfois à la fermière, fières de leur production, expriment la satisfaction du travail bien fait. Enfin, des caractères plus enjoués, plus conciliants, apparaissent sur ces faces réjouies et dans des attitudes plus amènes.
Il faut de tout pour faire un monde, celui de la tyrosémiophilie n'y échappe pas.
Michel Coudeyre. Février 2020
Date de dernière mise à jour : 15/04/2023