Vente en Grand !
VENTE EN GRAND ! par Michel Coudeyre.
Depuis toujours certaines crémeries ont édité leurs propres étiquettes, celles-ci étaient soit des création originales soit des passe-partout agrémentés d'un repiquage. Le sujet a déjà été abordé ici même dans les rubriques "Ici Paris" et "Crémeries et étiquettes". Aujourd'hui ce phénomène a sensiblement évolué, les crémeries ont pratiquement toutes renoncé à cette dépense désormais jugée superflue alors que cette pratique s'est répandue sur la presque totalité des grandes et moyennes surfaces.
Dans ces cas, on peut distinguer deux approches commerciales différentes : celle qui consiste à créer une marque dédiée comme par exemple Prisunic le fit en créant sa marque Forza, ou plus près de nous, Marque Repère de Leclerc ou encore Reflets de France de Monoprix. L'autre façon consiste tout simplement à signer discrètement ou non les produits de son logo.
Ce procédé ne se limite pas, bien entendu, aux seules denrées alimentaires, il peut s'étendre à toutes sortes d'articles et ne concerne généralement que des produits banalisés ; les industriels réservant le meilleur de leur production à leur propre marque. Les enseignes achetant en grande quantité, bénéficiant de ce fait de tarifs préférentiels font également l'économie des frais de publicité et de promotion ; ce qui leur permet de proposer leurs produits à des prix attractifs. De leur côté les industriels y voient une façon d'accroître sans effort leur production tout le monde semble ainsi y trouver son compte.
Ces procédés ont toujours existé. Les étiquettes Félix Potin, le Bon Marché, ou encore Julien Damoy nous en apportent une confirmation. Les Grands Magasins ne sont pas les seuls à y avoir eu recours. Des groupements d'intérêt comme par exemple Familistère, Coop ou encore Egé (association de vente des grandes épiceries françaises) en firent tout autant.
Faute de pouvoir s'attribuer des thèmes spécifiques ou singuliers, pour illustrer leurs étiquettes ces commerçants ont dû se rabattre sur le générique, le banal et l'impersonnel. Le constat est amer car ce sont de bien pauvres étiquettes qui sauf exception ne viendront jamais enrichir nos collections, et n'y figureront le cas échéant qu'en guise de témoignage.
Michel Coudeyre [Camembert-Museum, 1ère publication, février 2021]
Date de dernière mise à jour : 14/03/2021