Défense de Fumer !
DÉFENSE DE FUMER : La loi Evin du 10 janvier 1991 a porté un coup fatal à la survie de certaines de nos étiquettes. Bien entendu ce n'était pas le but recherché, il s'agit là de ce que l'on appelle communément un dégât collatéral. Lucky Luke lui-même, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre a dû en subir les conséquences en troquant son éternel mégot pour une brindille plus écologique.
J'ai réuni ici quelques étiquettes d'un autre temps, celui où des fermiers s'adonnaient bien innocemment à ce qu'il convient de nommer aujourd'hui une addiction néfaste et préjudiciable à la santé. Ces quelques étiquettes évoqueront pour les plus anciens d'entre nous les salles de réunion ou les cafés enfumés, les présentateurs télé s'exprimant pipe au bec, les héros de cinéma fumant sans vergogne, qui une cigarette, qui un cigare ou bien la pipe, n'est-ce pas Commissaire Maigret ? À Paris, les forts des Halles en grillaient une tout en buvant leur café-calva accoudés au comptoir du "Chien qui fume". La tabagie régnait alors en maîtresse. C'était aussi, ne l'oublions pas, juste équilibre des choses, une époque où l'on consommait bio et uniquement bio, sans en être conscient, un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Mais si certains poisons sont faciles à identifier, d'autres plus dissimulés perdurent et perdureront hélas encore longtemps.
Toujours est-il que bannies de nos étals nous ne verrons plus ces étiquettes si ce n'est préservées entre les pages de nos albums de collection. Seule la lune dans sa solitude astrale semble encore se moquer de nos contingences très terre à terre. Michel Coudeyre [Camembert-Museum le 07-12-2016)
Date de dernière mise à jour : 15/03/2024