Enfant Consommateur Roi
Dépenser des fortunes pour nos enfants, n'est pas une façon saine de leur montrer notre amour. Ils détiennent pourtant entre leurs petites mains le pouvoir décisionnel de l'achat ou non d'un produit. Il suffit qu'un enfant touche un produit ou attarde son regard quelques secondes sur un jouet ou des gâteaux, afin que nous comprenions, nous parents, qu'il y'a là un désir d'achat. Vers 5 ans, la relation aux choses est liée à l'aspect, aux couleurs, au plaisir. Vers 10 ans, l'enfant sait déjà ce qui est tendance ou ne l'est pas, il regarde autour de lui, il est déjà influencé par la publicité dans les médias ou l'affiche au coin d'une rue. Il va orienter l'achat de ses parents vers un produit qu'il a appris à connaître grâce à la publicité. Et puis, nous, adultes,voir l'image d'un enfant sur une boîte de fromage a ce côté attendrissant qui nous replonge dans nos propres souvenirs d'enfance...
Les enfants dans la pub ou les enfants cibles du marketing, c'est pour nous deux choses bien différentes. La publicité peut paraître bien plus innocente et plus fraîche, bien plus drôle aussi, avec la présence d'un enfant. Nous ne voyons aucune exploitation malsaine de l'enfance, là où leur présence n'est que le reflet d'une vie quotidienne heureuse. Remarquez la similitude entre les deux séries d'images, le côté songeur des deux garçons ainsi que la similitude des couleurs...Le bleu du ciel et le vert de nos pâturages...
La publicité est-elle nuisible à nos enfants ? C'est la question que beaucoup de parents se posent parfois. Selon certaines études, l'impact publicitaire semble particulièrement fort, dans une tranche d'âge comprise entre 5-9 ans, surtout pour les produits alimentaires les concernant directement, comme les sodas, les barres chocolatées, les céréales etc.... Le danger vient du fait que les enfants pourraient être conduits à n'aimer que ce type de produits au détriment par exemple des fruits ou des légumes. Et le camembert me direz-vous dans tout ça ? ... nous n'avons pas la réponse, car nous on se contente de ces belles images qui vendaient si bien le fromage dans le passé.
Voici 4 étiquettes lithographiques passe-partout de l'imprimerie Morière à Lisieux. Quatre fabriquants différents furent séduits par l'image : Monsieur Cojean-Lainé de Canapville dans l'Orne (étiquette très courante), Monsieur Mayet de Ste-Marguerite-de-Viette, Monsieur Alexandre Roger de Boissey et enfin Monsieur Souloy de Vimoutiers. L'impression qui se dégage de ses images est surtout ce côté fillette en bonne santé consommant peut-être quotidiennement du bon fromage fabriqué par ses parents. C'est la qualité nutritionnelle du produit qui est mise en avant. À lire dans historiques quelques informations sur la fromagerie ALEXANDRE ROGER, extraites du livret de l'exposition "1 siècle d'activité fromagère en Pays Augeron". Textes signés J.Froc/M.Vivier/M.N. Vivier.
La Main d’œuvre Juvénile I : Pendant très longtemps, et jusque vers 1880, les enfants ont travaillé dans les mines. Leur petite taille leur permettait de se glisser dans les galeries les plus étroites. Ils poussaient des wagonnets remplis de charbon, au risque de se faire écraser quand, à bout de force, ils ne pouvaient plus retenir la lourde charge. Ils subissaient les mêmes risques que les adultes et vivaient dans des conditions effroyables, parfois dès l'âge de six ans. C'est ainsi qu'en 1861, à Béthune, lors d'un accident dans la mine, sur 18 morts, on compta sept enfants dont certains avaient juste neuf ans. Les conditions de travail étaient très pénibles pour ces gamins qui faisaient partie d'équipes d'adultes. Ils étaient soumis aux mêmes horaires et n’étaient pas mieux traités, ni mieux payés, bien au contraire. Dans les mines de charbon, la durée de travail était habituellement de onze à douze heures par jour et pouvait aller jusqu’à quatorze heures. Cette situation absurde et inhumaine allait commencer à prendre fin avec l’institution de la scolarité obligatoire en 1874. La gratuité de l’enseignement primaire fût votée le 16 juin 1881, et le 26 mars 1882, la loi de Jules Ferry établit l’enseignement laïc obligatoire. Cette loi fût renforcée en 1892, les enfants ne pouvant plus être admis au travail avant 12/13 ans pour les titulaires du certificat d’étude. La limitation de l’âge d’embauche sera portée à seize ans en 1959. Sources : "Le monde du travail en France 1800-1950" de Alain DEWERPE et "Des enfants du XVIème au XVIIIème siècle" de Karine DELORBE.
La Main d’œuvre Juvénile II : En France, le travail des enfants n’est pas comme on pourrait le croire, lié à la révolution industrielle du 19ème siècle. C’est tout d’abord une tradition dans le monde rural et paysan. N’oublions pas qu’à cette époque, la durée de vie était suffisamment courte pour que le jeune adolescent soit vite considéré comme un adulte et l’enfant comme un adolescent. Pendant des siècles, les enfants ont travaillé dès leur plus jeune âge. A la campagne, ils étaient employés aux travaux des champs. A la ville, ils aidaient leurs parents artisans. Le travail se faisait en famille et ils devenaient souvent ce qu'était leur père : agriculteurs, ouvriers ou artisans... Ainsi, très jeunes, ils apprenaient le métier. Certains enfants, issus de familles nombreuses, étaient placés comme ouvriers dans des fermes ou chez des patrons. Les premières traces historiques du travail des enfants en France remontent à 1572 et à l’exploitation des mines dans les Vosges Saônoises. Sources : "Le monde du travail en France 1800-1950" de Alain DEWERPE et "Des enfants du XVIème au XVIIIème siècle" de Karine DELORBE.
Date de dernière mise à jour : 21/12/2023