Napoléon Bonaparte (1769-1821)

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Tableau de Jean-Baptiste Debret, peintre d'histoire, né à Paris en 1768, et représentant la première distribution des décorations de la Légion d'Honneur dans l'église des Invalides, le 14 juillet 1804. Sous l'Empire, Debret réalisa un certain nombre de peintures pour le régime. A la chute de l'Empire, il accepta de rejoindre Jean VI, roi du Portugal en exil au Brésil.

Napoléon Bonaparte, Déclaration à l’armée, la veille de la bataille. Au bivouac, 10 frimaire AN XIV (1er décembre 1805):

Soldats, L’armée russe se présente devant vous pour venger l’armée autrichienne d’Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu’ici. Les positions que nous occupons sont formidables; et, pendant qu’ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc. Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons; je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation. Que, sous prétexte d’emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu’il faut vaincre ces stipendiés de l’Angleterre qui sont animés d’une si grande haine contre notre nation.

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Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi. [signé Napoléon]  

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Victor hugo ayant été élu à l’Académie Française à la place laissée vacante par la mort de M. Népomucène Lemercier, y est venu prendre séance le jeudi 05 juin 1841, et a prononcé le discours suivant :

MESSIEURS, Au commencement de ce siècle, la France était pour les nations un magnifique spectacle. Un homme la remplissait alors et la faisait si grande qu’elle remplissait l’Europe. Cet homme, sorti de l’ombre, fils d’un pauvre gentilhomme corse, produit de deux républiques, par sa famille de la république de Florence, par lui-même de la république française, était arrivé en peu d’années à la plus haute royauté qui jamais peut-être ait étonné l’histoire. Il était prince par le génie, par la destinée, et par les actions. Tout en lui indiquait le possesseur légitime d’un pouvoir providentiel. Il avait eu pour lui les trois conditions suprêmes, l’événement, l’acclamation et la consécration. Une révolution l’avait enfanté, un peuple l’avait choisi, un pape l’avait couronné. Des rois et des généraux, marqués eux-mêmes par la fatalité, avaient reconnu en lui, avec l’instinct que leur donnait leur sombre et mystérieux avenir, l’élu du destin. Il était l’homme auquel Alexandre de Russie, qui devait périr à Taganrog, avait dit : Vous êtes prédestiné du ciel ; auquel Kléber, qui devait mourir en Égypte, avait dit : Vous êtes grand comme le monde ; auquel Desaix, tombé à Marengo, avait dit : Je suis le soldat et vous êtes le général ; auquel Valhubert, expirant à Austerlitz, avait dit : Je vais mourir, mais vous allez régner. Sa renommée militaire était immense, ses conquêtes étaient colossales. Chaque année il reculait les frontières de son empire au delà même des limites majestueuses et nécessaires que Dieu a données à la France. Il avait effacé les Alpes comme Charlemagne, et les Pyrénées comme Louis XIV ; il avait passé le Rhin comme César, et il avait failli franchir la Manche comme Guillaume le Conquérant.

Sous cet homme, la France avait cent trente départements ; d’un côté elle touchait aux bouches de l’Elbe, de l’autre elle atteignait le Tibre. Il était le souverain de quarante-quatre millions de Français et le protecteur de cent millions d’Européens ! Dans la composition hardie de ses frontières, il avait employé comme matériaux deux grands-duchés souverains, la Savoie et la Toscane, et cinq anciennes républiques, Gênes, les États-romains, les États vénitiens, le Valais et les Provinces-Unies. Il avait construit son État au centre de l’Europe comme une citadelle, lui donnant pour bastions et pour ouvrages avancés dix monarchies qu’il avait fait entrer à la fois dans son empire et dans sa famille. De tous les enfants, ses cousins et ses frères qui avaient joué avec lui dans la petite cour de la maison natale d’Ajaccio, il avait fait des têtes couronnées. Il avait marié son fils adoptif à une princesse de Bavière et son plus jeune frère à une princesse de Würtemberg. Quant à lui, après avoir ôté à l’Autriche l’empire d’Allemagne, qu’il s’était à peu près arrogé sous le nom de Confédération du Rhin, après lui avoir pris le Tyrol pour l’ajouter à la Bavière et l ’Illyrie pour la réunir à la France, il avait daigné épouser une archiduchesse. Tout dans cet homme était démesuré et splendide. Il était au-dessus de l’Europe comme une vision extraordinaire. Une fois on le vit au milieu de quatorze personnes souveraines, sacrées et couronnées, assis entre le césar et le czar sur un fauteuil plus élevé que le leur. Un jour il donna à Talma le spectacle d’un parterre de rois. N’étant encore qu’à l’aube de sa puissance, il lui avait pris fantaisie de toucher au nom de Bourbon dans un coin de l’Italie et de l’agrandir à sa manière ; de Louis, duc de Parme, il avait fait un roi d’Étrurie. À la même époque, il avait profité d’une trêve, puissamment imposée par son influence et par ses armes, pour faire quitter aux rois de la Grande-Bretagne ce titre de roi de France qu’ils avaient usurpé quatre cents ans, et qu’ils n’ont plus osé reprendre depuis, tant il leur fut alors bien arraché. La révolution avait effacé les fleurs de lis de l’écusson de France ; lui aussi, il les avait effacées, mais le blason d’Angleterre ; trouvant ainsi moyen de leur faire honneur de la même manière dont on leur avait fait affront. Par décret impérial, il divisait la Prusse en quatre départements, il mettait les Iles Britanniques en état de blocus, il déclarait Amsterdam troisième ville de l’empire, – Rome n’était que la seconde, – ou bien il affirmait au monde que la maison de Bragance avait cessé de régner. Quand il passait le Rhin, les électeurs d’Allemagne, ces hommes qui avaient fait des empereurs, venaient au-devant de lui jusqu’à leurs frontières dans l’espérance qu’il les ferait peut-être rois. L’antique royaume de Gustave Wasa, manquant d’héritier et cherchant un maître, lui demandait pour prince un de ses maréchaux. Le successeur de Charles-Quint, l’arrière-petit-fils de Louis XIV, le roi des Espagnes et des Indes, lui demandait pour femme une de ses sœurs. Il était compris, grondé et adoré de ses soldats, vieux grenadiers familiers avec leur empereur et avec la mort. Le lendemain des batailles, il avait avec eux de ces grands dialogues qui commentent superbement les grandes actions et qui transforment l’histoire en épopée. Il entrait dans sa puissance comme dans sa majesté quelque chose de simple, de brusque et de formidable. Il n’avait pas, comme les empereurs d’Orient, le doge de Venise pour grand échanson, ou, comme les empereurs d’Allemagne, le duc de Bavière pour grand écuyer ; mais il lui arrivait parfois de mettre aux arrêts le roi qui commandait sa cavalerie. Entre deux guerres, il creusait des canaux, il perçait des routes, il dotait des théâtres, il enrichissait des académies, il provoquait des découvertes, il fondait des monuments grandioses, ou bien il rédigeait des codes dans un salon des Tuileries, et il querellait ses conseillers d’État jusqu’à ce qu’il eût réussi à substituer, dans quelque texte de loi, aux routines de la procédure, la raison suprême et naïve du génie. Enfin, dernier trait qui complète à mon sens la configuration singulière de cette grande gloire, il était entré si avant dans l’histoire par ses actions, qu’il pouvait dire et qu’il disait : Mon prédécesseur l’empereur Charlemagne ; et il s’était par ses alliances tellement mêlé à la monarchie qu’il pouvait dire et qu’il disait : Mon oncle le roi Louis XV 

 

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LE BRIENNOIS : La commune de Brienne-le-Château, dans l’Aube, s’appelait autrefois « Brienne-Napoléon ». Son école militaire accueillit l’élève Bonaparte pendant cinq ans, entre mai 1779 et octobre 1784. Napoléon dormit aussi une nuit à Brienne en 1805, en se rendant en Italie pour recevoir la couronne du Roi des Lombards. Brienne-le-Château fut également le théâtre d’une bataille le 29 janvier 1814, qui vit la victoire de Napoléon Ier sur les Alliés et pendant laquelle la ville fut prise et reprise, et détruite par le feu. On comprend mieux ainsi le lien étroit qui lie les Briennois à Napoléon 1er.

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Symbolique Impériale : L’aigle et l’abeille sont de nos jours les emblèmes les plus connus du Premier et du Second Empire. Proclamé Empereur des Français en 1804, Napoléon réfléchit à une nouvelle symbolique qui soit en rupture avec la monarchie d’Ancien Régime. Il choisira l’aigle, composante principale du nouveau blason et emblème de la Rome Impériale, les abeilles, symbole de résurrection et d’immortalité, le collier de la Légion d’Honneur, réservé à l’Empereur, aux princes de la famille impériale ainsi qu’aux grands dignitaires, était composé d’une chaîne en or formée de seize trophées reliés entre eux par des aigles. La main de la justice était une hampe surmontée d’une main d’ivoire bénissant. Le sceptre, bâton de commandement et signe d’autorité, supportait à son sommet une statuette du premier Empereur d’Occident. Et enfin la couronne et le manteau impérial de velours pourpre semé d’abeilles d’or.

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Date de dernière mise à jour : 19/12/2021